29 Décembre 2009
Les succès les plus impressionnants du ecommerce français ces dernières années ont un point commun: Ils ne sont pas bâtis autour d'une stratégie de visibilité dans les moteurs de recherche (Leboncoin, Vente-privée, Lafraise avant son rachat...)
Les ingrédients du succès de ces boutiques sont multiples mais il y a un point commun vu du côté du consommateur lambda: On en entend parler par ses proches au moment ou l'on s'y attend le moins, dans un bar ou à table, plutôt qu'autour d'un PC. La raison est évidente: Les clients sont de vrais ambassadeurs de ces marques de distribution. Plus il y a de clients, plus le bruit devient incontournable. Moins il y a de place pour la concurrence: Impossible de faire changer d'avis un client satisfait ! Tout juste peut on lui demander d'aller faire sa pub ailleurs...
A l'opposé, Google et ses techniques de référencement sont une solution de facilité. Google est en situation de quasi-monopole en France. Ses règles sont donc partagées par tous les e-marchands. Une fois que le cadre est posé, la compétition est affaire de technique, de motivation et d'un brin de talent quand ça devient pointu. Mais in-fine, face à la machine et aux innombrables connexions c'est toujours les lois de la statistique qui vont finir par s'appliquer. Au plus grand profit du moteur, la répartition sera pseudo-équilibrée entre les protagonistes: Ceux qui sont devant n'auront jamais une avance durable et ceux qui sont à la traîne toujours un espoir de faire mieux le lendemain.
Avec le bouche à oreille c'est une autre affaire. On touche l'affect, on crée un lien avec le client prescripteur. Ce lien ne peut pas disparaître simplement parce que le concurrent met plus d'argent ou de meilleurs ingénieurs dans la balance (et pourtant les ingénieurs peuvent être bien lourds). L'esprit de l'enseigne joue un rôle fondamental.
Gros succès = Gros risques. Cette voie est clairement plus difficile à mettre en oeuvre. On peut donc en déduire que tous les discours alambiqués autour du SEM et du SEO ne sont finalement que des méthodes de vente visant à habiller l'évidence: Les techniques de réfencement sont la voie la moins risquée pour faire du ecommerce, mais de fait c'est également celle qui éloigne le plus du BIG succès. Tout est ensuite question d'objectif pour l'e-marchand.
Quid finalement des plate-formes telles que Facebook ? Vont elles permettre de soumettre elles aussi la prescription à la loi de statistique ? Va t'on voir se développer une offre/expertise similaire dans les réseaux sociaux que dans les moteurs de recherche ? Il faudrait pour cela que les consommateurs acceptent de rentrer dans la compétition de celui qui recommande le plus. C'est peu probable. Il est plus attendu que cela reste des machines à pub traditionnelles avec un ciblage plus efficace/intrusif dans la majorité des cas. La recette pour faire parler ses clients n'est pas Facebook. Tout juste cette plate-forme peut accélérer la cuisson.