Manipulating search engines for profit become a serious problem (Brin & Page 2000)
6 Novembre 2007
Dans sa dernière note, François rappelle que les travaux menés pour développer le web sémantique pourraient apporter des changements profonds dans les chaînes de valeur actuelle comme l'e-commerce.
Mais son exemple prête à confusion, en particulier avec une autre tendance de fond: les web-services. Sans être un expert du domaine, voici ce que j'en ai compris jusqu'ici (n'hésitez pas à me reprendre si je raconte des énormités):
- Le web sémantique consiste à dissocier l'information (ponctuel) et le savoir (global ou local). Cela ajoute une couche d'abstraction autour de l'information.
Donc c'est plus compliqué...
- Les services web imaginent une couche appelée middelware dotée de capacités de réalisation de tâches avec une certaine autonomie, voire intelligence. On rajoute donc une couche d'abstraction au milieu de l'information.
Donc c'est plus compliqué...
Pourquoi faire plus compliqué ? Quel intérêt pour le e-commerce ? Qui va vraiment s'en soucier ? Comment en est on arrivés là ?
Autant de questions dont j'attend la réponse !
Ceci dit voici ce que j'imagine comme exemples possibles qui peuvent illustrer ces propos abscons:
Web sémantique
Un internaute navigue sur Discounteo et arrive sur la page du superbe Indesit-Moon.
Le site envoie alors le descriptif technique et commercial du produit (information) à Téa notre agent conversationnel
Le site envoie également une ontologie, par exemple des connaissances sur le rayon et la marque (savoir)
Du coup si l'internaute essaye de coller Téa en lui posant une question implicite "Combien peut contenir cet appareil ?"; celle ci saura qu'en fait de contenance, il s'agit de la capacité en KG de linge sale.
Hé oui parce que la même question posée à notre chère Téa à propos d'une machine expresso lui aurait fait répondre tout autre chose (capacité en litres de café).
Et pour une chaîne Hi-fi elle aurait la possibilité de clouer le bec à notre internaute en lui demandant naïvement:
"Vous souhaitez des précisions sur la quantité de MP3 qui peuvent être stockés ou bien sur le nombre de périphériques sans fil simultanés gérés ?".
Aujourd'hui ceci est envisageable mais chacun développe ses ontologies dans son coin à sa manière. Nous l'avons fait pour que Téa ait une compréhension implicite des questions ayant trait au suivi de livraison par exemple.
Le W3C travaille à standardiser tout ça pour que ça coute moins cher.
Je rêve que les marques fournissent des ontologies toutes prêtes aux e-marchands de la même façon qu'elles organisent des sessions de formation pour les vendeurs de magasins...
Web-services et middleware
Reprenons le même internaute curieux et un tantinet espiègle.
Toujours devant sa page web pour acheter une belle machine à laver Indesit.
Il demande maintenant à Téa: "Bon ok mais cette machine elle est vraiment efficace ? C'est pas un gadget marketing ?"
La petite intelligence artificielle de Téa comprend alors qu'il s'agit de faire appel au web-service !
Ni une ni deux le web service va interroger Wikio, Kelkoo, Ciao ou encore Vozavi (d'ici là ils feront l'electroménager) afin de connaître les avis laissés sur les places notoires du web. Pas de bol c'est une nouveauté. Difficile d'avoir un avis objectif et public basé sur l'utilisation réelle.
Le web-service pourrait alors se prendre en main et décider d'aller payer QueChoisir pour obtenir la réponse souhaitée suite à leur banc d'essai de la semaine dernière.
La réponse qui tue:
"D'après les tests menés par Quechoisir ce mois ci, ce modèle est tout a fait performant. Voici un lien pour en savoir plus..."
Là encore rien d'impossible techniquement (on le fait pour donner une position temps réel des colis) mais le manque de standardisation rend trop long et donc trop couteux une mise en oeuvre à grande échelle.
Je rêve d'un middleware logistique fiable, 100% web adopté/imposé à tous les transporteurs européens. Il remplace les vieux EDI trop sommaires de manière à répondre aux attentes des e-consommateurs en matière de services et flexibilité...
A noter que les investissements récents de Google montrent une intention claire de mettre les 2 pieds dedans: un dans le middleware via le web mobile; l'autre dans le web sémantique via leur moteur de recherche.
What about Europe ?
On y bosse sur le middleware depuis plusieurs années (j'avais assité à une présentation très intéressante d'un boss R&D industriel de ce consortium il y a 4 ans: Visionnaire !)
Et on n'est pas en reste avec la sémantique non plus (voir Baagz et VirtuoZ par exemple)
Mais saura t'on transformer l'essai à l'échelle industrielle et mondiale ?